Au même titre que les accords ratifiés avec l’AAMS (Italie) et la Gambling Commission (Royaume-Uni), l’ARJEL a signé le 27 septembre dernier un accord de coopération bilatérale avec son homologue espagnol, la DGOJ. Au mois de décembre les organismes italiens, espagnols, portugais et français se sont assis autour de la même table pour discuter des possibilités d’échanges entre régulateurs européens. Quels changements sont à venir pour les marchés français et européens ?

Enrique Alejo Gonzalez (président de la Dirección General de Ordenación del Juego) et Jean-François Vilotte (président de l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne) avaient signé cet accord en septembre dans le but de « lutter plus efficacement contre les sites illégaux, à préserver l’éthique des compétitions sportives et à accroitre la protection des joueurs ». Un an accord qui se rapprochait de ce qu’avait déjà signé la France avec l’Italie et le Royaume-Uni.
Ces accords avaient permis de réunir les acteurs ibériques, transalpins et français pour débattre. Les acteurs des marchés « sud-européens » s’étaient mis d’accord sur les risques publics et sociaux qu’entraînent les paris sportifs et les jeux en ligne (une activité économique pas comme les autres), sur les collaborations entre les différentes autorités de régulation des pays membres de l’Union Européenne (des échanges qui deviennent de plus en plus nombreux), et enfin sur le fait de répondre positivement aux souhaits de la Commission Européenne qui veut définir des objectifs dans la régulation européenne des jeux en ligne.
D’autres réunions sont prévues pour cette année 2013 à Lisbonne et à Rome.

Et le poker ?

Le mois dernier, Enrique Alejo Gonzalez a tenu une conférence où il a de nouveau insisté sur sa volonté de créer une liquidité commune. Pour les observateurs du monde du poker, beaucoup tendent à penser que le regroupement des tables italiennes et espagnoles aura lieu avant la fin de l’année 2013. C’est aussi le point de vue du président de la DGOJ.
Dès lors la perspective d’un marché commun des trois principaux acteurs du poker européen (Italie, France et Espagne) devient de plus en plus sérieuse, surtout aux regards des précédentes discussions traitant du sujet.
Malheureusement l’un des gros points noirs à la mise en place de projet vient des conditions légales et fiscales entre certains pays. En effet la France interdit le partage des liquidités contrairement à ses voisins espagnols et italiens. Au niveau des taxes, la donne est également différente puisqu’en Espagne et en Italie c’est le produit brut des jeux qui est fiscalisé alors qu’en France ce sont les mises.
Si une modification législative est obligatoire en France, nul doute que l’homogénéité européenne nécessite encore de nombreux mois de travail avant d’aboutir à un accord global qui devrait satisfaire bon nombre de joueurs et parieurs d’Europe.